top of page

Comment rebondir à la suite de changements réglementaires ?

Photo du rédacteur: Laurie LaporteLaurie Laporte

En France, le secteur de l’énergie n’a jamais été aussi incertain. Les entreprises françaises peinent à construire une stratégie claire dans la mesure où les instabilités réglementaires et politiques s’additionnent aux fluctuations de marché. Autant de complexité rendant aléatoires les projections, même à court terme.


Le secteur de l'énergie est fortement touché par les récentes évolutions réglementaires
Le secteur de l'énergie est fortement touché par les récentes évolutions réglementaires

Alors que les gouvernements se succèdent dans un contexte où l’on entend sonner l’hallali de la gestion budgétaire dispendieuse, les nouvelles décisions pour cette année 2025 annoncent un bilan en demi-teinte :

  • D’une part, les mesures du PLF (Projet de Loi Finance) 2025 devraient permettre de réaliser certaines économies, notamment avec l’exonération d'accise pour l'autoconsommation collective (de moins de 1 MWc) ainsi que la mise en place du taux réduit de TVA (5,5%) pour les petites installations photovoltaïques chez les particuliers.

  • Parallèlement le Gouvernement prévoit une refonte des tarifs de rachat d’électricité issue des installations photovoltaïques sur les bâtiments, les hangars et les ombrières de moins de 500kWc. Cette nouvelle grille de tarifs de rachat a pour but de pousser à l’autoconsommation mais pourrait fortement impacter les acteurs de l’industrie.

  • D’autre part, la fin de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) soumettra davantage les entreprises françaises aux fluctuations du marché en ce qui concerne leur approvisionnement en électricité. C’est aussi un moyen pour le Gouvernement de pousser les entreprises vers une transition plus vertueuse de leur production en investissant davantage dans des installations d’EnR (Energie Renouvelable).


A cela s’ajoute un nombre d’acteurs des EnR en constante augmentation sur le marché français, ayant été largement stimulé par les différents types d’aides et de subventions de la part de l’Etat. A titre d’illustration, en 2024 sur le marché des particuliers, le nombre d’installations rapporté au nombre d’installateurs agréés a baissé, mettant en évidence une saturation du marché, et une tendance probable à la consolidation, voire à des faillites.


Ainsi, en ce qui concerne les acteurs des EnR, même si le Gouvernement communique sur ses objectifs écologiques sur fond de contrainte fiscale, l’arrêt des subventions et la baisse des tarifs de rachat d'électricité n’en demeure pas moins complexe pour un secteur ayant largement fonctionné grâce à celles-ci.

En somme, le secteur est bousculé, entre une baisse probable à court terme pour les activités en BtoC (à destination des particuliers), et une incertitude quant à la réaction des entreprises vis-à-vis de la chute des tarifs de rachat d’électricité et la fin de l'ARENH.

 

Nous avons récemment accompagné plusieurs acteurs confrontés à ces turbulences. Il en ressort quatre grandes pistes de travail, pouvant se combiner, pour tenter de sortir par le haut de cette passe délicate :

  • Diversification des activités : lorsque le cœur de métier est particulièrement menacé à la suite de difficultés et de mutations sur le marché historique, les entreprises peuvent tenter de rebondir en développant de nouvelles activités ; cela nécessite une certaine agilité, un plan de gestion des compétences, et des remises en question organisationnelles pour se donner les moyens de s’orienter efficacement dans la nouvelle direction.

  • Elaboration d’une nouvelle stratégie commerciale : dans certains cas, ce n’est pas le business historique qui est remis en cause, mais la manière de le réaliser et de toucher ses clients ; sur ces marchés EnR encore en pleine dynamique, le passage de certains paliers de maturité amène à une transformation parfois profonde des modes de commercialisation, et appelle à une remise en cause à la hauteur des enjeux

  • Réduction des coûts : que l’on réduise la voilure ou que l’on s’oriente vers de nouvelles activités, le réalignement et l’optimisation de l'organisation par rapport aux nouvelles priorités est incontournable en période tendue, afin que les ressources de l’entreprise soient utilisées au mieux dans une perspective de pérennisation

  • Revue de la gouvernance : moins structurant que les évolutions mentionnées ci-dessus, la refonte des instances de décision porte néanmoins des enjeux majeurs pour des questions de bon fonctionnement, d’efficacité, d’agilité et donc de performance dans un environnement incertain : mettre l'organisation en mouvement, et la rendre apte à la conduite du changement

 

Gjoa Stratégie accompagne les entreprises dans la gestion de cette incertitude, en apportant un regard extérieur et une certaine hauteur, acquis au cours de multiples projets. Nous proposons d’anticiper avec les dirigeants les défis de chaque secteur en suivant une méthodologie dédiée : sur les six derniers mois, nous avons mené cinq projets dans l’énergie en lien direct avec les mutations du secteur. L’opportunité de développer des approches sur mesure adaptées à chaque cas, tout en capitalisant sur les similarités frappantes qui nous ont amenés à écrire cet article.


La capture du CO2, un potentiel encore à confirmer
La capture du CO2, un potentiel encore à confirmer

Comments


bottom of page