Dans notre précédent article, nous avions souligné une baisse de la création de valeur ajoutée dans les PME industrielles françaises. Cette analyse se poursuit ici avec une exploration plus détaillée des défis rencontrés par ces entreprises au cours des dernières années.
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Depuis 2017, le vivier de PME industrielles est en croissance, porté par les "petites PME"
La croissance de la valeur ajoutée générée par les PME industrielles en France a été modérée entre 2015 et 2021, avec un taux d'environ 2,7% par an. Ce chiffre est bien en dessous des 7% de croissance observés pour les entreprises industrielles de plus de 250 salariés (ETI et grandes entreprises) durant la même période. Par ailleurs, on distingue deux périodes dans l’évolution du nombre de PME industrielles en France : une stagnation relative entre 2010 et 2016 (+2%), suivie d’une forte croissance entre 2017 et 2021 (+25%).
Cependant, en analysant cette croissance par taille d’entreprise, on observe que celle-ci est principalement due aux petites structures (10 à 19 salariés), alors que le nombre de "Grandes PME" (50 à 249 salariés) n’a augmenté que faiblement, de moins de 5%, soit 194 nouvelles entreprises dans cette catégorie. Or, c’est parmi ces Grandes PME que se trouvent les potentielles futures ETI industrielles.
Dans le cadre de l’effort pour réindustrialiser la France, nous devons partir du constat que le gisement de croissance ne se trouve pas, à court et moyen termes, dans la création de PME de taille significative. L’objectif doit être dans un premier temps d’améliorer la performance des « petites et moyennes PME » à la fois pour améliorer le poids de la Valeur Ajoutée créée par l’industrie pour pouvoir dans une second temps alimenter le vivier des ETI industrielles.
Toutefois, ces entreprises n'ont pas vu leur performance évoluer depuis 2017
La réindustrialisation en France est mesurée par la croissance de la part des entreprises industrielles dans la valeur ajoutée générée par les entreprises françaises. En plus du nombre d'entreprises industrielles, cette part dépendra du chiffre d'affaire généré ainsi que de leur marge. Toutefois, nous observons que ces deux derniers leviers n'ont pas progressé dans les dernières années.
Au cours des dix dernières années, le chiffre d'affaires moyen des PME industrielles a connu une croissance très limitée, voire négative, quelle que soit la taille des PME considérées :
Par ailleurs, la marge dégagée par ces entreprise ne semble pas évoluer, et a stagné dans les 5 dernières années, quelle que soit la taille des PME considérées :
Conclusion : Pour dynamiser la réindustrialisation, il sera nécessaire d'accompagner les PME industrielles dans leur croissance et l'amélioration de leur performance
La réindustrialisation des PME industrielles en France, entendue comme l’augmentation de leur part dans la création de valeur ajoutée nationale, passera par la dynamisation de leur chiffre d'affaires :
Pour consolider la croissance portée par les petites PME
Pour permettre aux grandes PME de grandir et d'alimenter le gisement d'ETI
Par ailleurs, cette croissance ne devra pas se faire au détriment de leur capacité à générer de la valeur ajoutée. Il sera donc nécessaire d'orienter les compétences sur leur terrain d'excellence et de limiter la complexité que peuvent entraîner la croissance de l'organisation et des stratégies de diversification.
Il est crucial pour ces entreprises de définir une stratégie d’offre tenant compte de leurs atouts et des conditions de leur environnement, afin de conquérir des parts de marché et en pénétrer de nouveaux.
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